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Le projet de loi C-38 permettant l’accès au mariage civil pour les conjoints de même sexe a été adopté au fédéral en juin 2005, faisant du Canada l’un des chefs de file en la matière. Toutefois, l’Ontario, en 2003, suivi du Québec l’année suivante, ont été des précurseurs à cet effet.
Pour célébrer ses dix ans de mariage, le journaliste de Toronto Mathieu Chantelois, l’un des premiers homosexuels du pays à convoler en juste noces, a témoigné en 2013 dans Le Devoir :
«Conscients que le plus haut tribunal du pays pouvait invalider le jugement, mon conjoint et moi avons été l’un des premiers couples à défiler à l’hôtel de ville de Toronto. Sans tambour ni trompette, nous avons fait les cent pas dans un petit couloir pas très chaleureux, voire même glacial, en attendant l’ouverture du bureau des mariages civils. La cérémonie a duré quelques minutes. En bon gentleman, j’ai laissé mon fiancé signer le registre en premier. Il est ainsi devenu mon époux sur notre certificat de mariage. L’employée municipale s’est confondue en excuses en inscrivant mon nom sur la ligne restante, celle réservée à… l’épouse. C’était presque drôle. Et vraiment sans importance.
«À notre sortie, le cortège nuptial était toutefois moins joyeux. Des manifestants, dont plusieurs Américains arrivés en autobus nolisés, avaient des slogans à nous cracher au visage.
«Bibles et drapeaux en mains, ces parangons de la morale associaient mon union à la honte et au péché. Sur un ton incantatoire, ils proclamaient que la reconnaissance de ma relation amoureuse enlevait tout son sens à la sacro-sainte institution du mariage, qui ne peut exister qu’entre un homme et une femme. Des enfants les accompagnaient et hurlaient avec eux. Tout cela n’avait rien à voir avec les traditionnels applaudissements et confettis félicitant les nouveaux mariés.
«J’ai quitté les lieux sous une pluie d’insultes, ébranlé, mais solide. Malheureux, mais extrêmement heureux. Je n’avais rien à cirer de tous ces rednecks. Je n’avais qu’une chose en tête : l’homme de ma vie que je venais d’épouser.»
Ironiquement, alors que l’on voit le nombre des mariages hétérosexuels à la baisse, l’union maritale homosexuelle ne s’essouffle pas depuis sa légalisation, tel que souligné dans la revue Fugues : «Selon les données provisoires de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), environ 21 950 mariages ont été célébrés au Québec en 2016, soit un tout petit peu moins qu’en 2015 et 2014. Le nombre de mariages diminue d’ailleurs depuis 2012, même s’il s’était légèrement accru au cours de la première décennie des années 2000.
Des quelque 22 000 mariages célébrés au Québec en 2016, on compte environ 700 mariages de conjoints de même sexe, soit un peu plus de 3 % du total, une proportion assez stable depuis l’autorisation des mariages entre personnes de même sexe en 2004, indique l’Institut. Presque autant de lesbiennes que de gais ont choisi de se marier en 2016.
Si la tendance se maintient, l’Institut de la statistique du Québec estime que seulement 27 % des hommes et 29 % des femmes se marieront au moins une fois avant leur 50e anniversaire. Et ceux qui se marient attendent plus longtemps avant de prononcer leurs voeux : l’âge moyen au premier mariage atteignait 33,4 ans chez les hommes et 31,9 ans chez les femmes en 2016. Au début des années 1970, les Québécois se mariaient en moyenne huit ans plus jeunes, soit à 24 ou 25 ans.
Par ailleurs, les mariages célébrés par une « personne désignée » — un ami ou un membre de la famille — sont de plus en plus populaires au Québec depuis qu’ils ont été autorisés par l’État en 2002.
Ainsi, en 2016, près de 30 % des mariages de conjoints de sexe opposé étaient célébrés par un proche, comparativement à 15 % par un greffier au palais de justice ou par un notaire. Chez les couples de même sexe, la part des mariages célébrés par une personne désignée atteignait 43 % en 2016.
Une publication de 2015 dans le Huffington Post abonde dans le même sens, en y ajoutant cependant des données en ce qui a trait à l’union entre lesbiennes:
«La proportion de mariages entre conjoints de même sexe au sein des mariages dans leur ensemble demeure à peu près la même depuis dix ans au Québec, mais les mariages entre deux femmes sont maintenant plus nombreux que ceux entre deux hommes.
«C’est ce qu’a indiqué l’Institut de la statistique du Québec dans sa plus récente analyse sociodémographique des dix premières années de mariages entre conjoints de même sexe.
Depuis que les mariages entre conjoints de même sexe ont été autorisés au Québec, soit depuis 2004, leur proportion par rapport à l’ensemble des mariages tourne autour de deux à trois pour cent, indique l’ISQ.
«Durant les premières années, ce sont les mariages entre hommes qui étaient les plus fréquents parmi les mariages entre conjoints de même sexe. Mais depuis l’année 2011, ce sont les mariages entre femmes qui sont devenus les plus fréquents. Ainsi, en 2013, on a dénombré 309 mariages entre deux femmes comparativement à 288 mariages entre deux hommes. Et en 2011, il y a eu 256 mariages entre deux femmes contre 237 mariages entre deux hommes.
«Les mariages entre conjoints de même sexe demeurent très minoritaires. Ainsi, en 2013, les autorités avaient enregistré 597 mariages entre conjoints de même sexe et 22 593 mariages entre conjoints de sexe opposé.
« Au début, il y avait plus de mariages d’hommes que de mariages de femmes. Et c’est vers 2008, je dirais, qu’on voit une petite tendance à la hausse chez les mariages entre femmes, tandis que chez les hommes, ça fluctue, donc il n’y a pas nécessairement de tendance chez eux. Ça fait en sorte que depuis trois ans, le nombre de mariages de femmes est légèrement plus élevé que les mariages d’hommes. Mais de là à parler de tendance, on va attendre de voir encore quelques années», a affirmé en entrevue la démographe de l’ISQ Anne Binette Charbonneau, auteure de l’étude.»
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